Le recensement des défibrillateurs centralisé par ARLoD nous conduit à la constatation suivante : une grande proportion des défibrillateurs n’est disponible qu’aux heures ouvrables.
Ce problème n’est pas propre à la France, puisqu’une analyse des arrêts cardiaques au Danemark entre 1994 et 2011 (1) montre que seulement 53,4 % des défibrillateurs étaient disponibles au cours de la soirée, la nuit et le week end, alors que 61, 8 % des arrêts cardiaques dans les lieux publics sont survenus dans ces créneaux horaires.
Deux raisons principales permettent de comprendre cette situation :
- le coût supplémentaire en cas d’installation à l’extérieur
En effet, lorsqu’un défibrillateur est placé à l’extérieur, il doit être placé dans un boîtier chauffé. La raison est simple : en cas de gel, les électrodes ne seront plus opérationnelles et perdront leur double fonction : analyse du rythme cardiarque et délivrance du choc électrique s’il est nécessaire. Ce surcoût peut constituer un frein pour les collectivités. Il faut, lors de l’implantation des défibrillateurs, faire un choix. Peut-être, faut-il en mettre moins, mais qu’ils soient disponibles 24h/24.
- la peur du vol ou de la dégradation
Les cas de vol ou de dégradation sont peu fréquents, surtout si, lors de l’implantation, une information de la population est faite à propos de leur utilité en terme de santé publique. Certaines municipalités équipées de caméras de surveillance les ont installés dans le champ de vision. Les défibrillateurs peuvent également être inclus dans le contrat d’assurance et être pris en charge en cas de vol. Certains distributeurs incluent le remplacement en cas de vol ou dégradation.
(1) C M Hansen et al. Automated external defibrillators inaccessible to more than half of nearby cardiac arrests in public locations during evening, nighttime and weeks ends. Circulation 2013 ; 128 : 2224-2231.